S’il est un roman qui correspond bien autre titre de ce blog, c’est celui-là. Pas de doute, en effet. La principale héroïne de Mourir, la belle affaire, n’est autre que Quito, capitale de l’Equateur, 2850 mètres d’altitude, une géographie et une architecture à nulle autre pareilles « sur fond de volcans nuageux ». L’auteur, Alfredo Noriega, qui vit à Paris depuis de nombreuses années, ne se lasse pas d’en évoquer les couleurs et les humeurs, les levers de soleil si singuliers, les pluies soudaines et ce sentiment que la ville, par endroits, est « suspendue, comme abandonnée dans le cosmos, rejetée en dehors du mouvement perpétuel de l’univers, sans prise possible ».
Quito se caractérise aussi par son aptitude à vivre avec la violence, à cohabiter avec la mort. Le narrateur – enquêteur de ce polar en sait quelque chose. Médecin légiste passablement désabusé, cet homme tranquille se voit soudain malgré lui mêlé à une histoire d’accident de circulation louche, d’architecte blanchisseur d’argent sale, de policier justicier et assassin. Il fait ce qu’il peut pour tenter d’enrayer la marche du destin, et sauver ainsi quelques vies. Mais sans illusions. Normal, quand on se retrouve chaque matin avec son lot de cadavres à autopsier et que l’on vit dans un monde où semble n’exister d’autre châtiment que la mort.
« Mourir, la belle affaire ». D’Alfredo Noriega. Ombres noires, 244 p.