Neuf Américains, sans aucun lien apparent, reçoivent une liste de noms. Neuf noms où figurent le leur. L’envoi est anonyme, l’enveloppe également. Quelques destinataires pensent à une blague, d’autres à un envoi publicitaire. Ils ne s’en soucient guère jusqu’à ce que l’un d’entre eux ne meure, assassiné. Puis un deuxième, un troisième, et ainsi de suite. Agente du FBI, Jessica Winslow figure elle aussi sur la liste. Elle devine que celle-ci n’est pas arbitraire et partage ses inquiétudes avec un collègue. Mais le tueur est imprévisible et rusé. Les enquêteurs parviendront-ils à enrayer le terrifiant compte à rebours ?
Cette histoire vous fait penser aux « Dix petits nègres » d’Agatha Christie – rebaptisé « Ils étaient dix » dans la version française en 2020 – et vous avez bien raison. « Neuf vies » de l’Américain Peter Swanson, 55 ans, se veut un hommage avoué, et du reste talentueux, à la reine du polar britannique. Au départ, certes, le modèle semble un peu encombrant, voire agaçant, mais on l’oublie vite pour se prendre au jeu d’une énigme qui livre juste ce qu’il faut d’indices afin de maintenir le lecteur en haleine. Econome de mots, sobre mais efficace, Swanson excelle dans l’art du portrait. Certains de ses personnages sont clairement odieux, mais la plupart sont plutôt sympathiques et attachants, au point que l’on se surprend à trembler pour leur vie, en espérant, à tort, que l’auteur va les épargner.
Bref, un polar à dévorer sans se casser la tête, avec un plaisir certain, et quelques bons frissons.
« Neuf vies ». De Peter Swanson. Traduit de l’américain par Christophe Cuq. Gallmeister, 400 p. En librairie le 4 janvier 2024.