Les beuveries, comme l’amour fou, ne durent qu’un temps. Soit on s’en sort, soit on en meurt. Une alternative à laquelle n’échappent plus désormais les héros de polars, commissaires, journalistes d’investigation et autres privés. Au défit de démasquer les coupables, les voilà donc contraints de relever un double challenge: arrêter de boire et résister à toutes les tentations de replonger. Pour tenir le coup, certains vont chercher de l’aide chez les Alcooliques anonymes. C’est le cas de Cody Hoyt, le flic écorché vif de « Piégés dans le Yellowstone » de C.J. Box.
Cody Hoyt est fragile. Pour tenir à distance la soif qui le tenaille, il passe ses nuits « sur les routes, à rouler, rouler, rouler » sur les routes du Montana. On imagine donc sans peine son effroi et sa douleur quand son parrain aux AA, Hank Winters, est retrouvé mort dans sa maison en cendres. Tout laisse croire qu’il s’agit d’un accident dû à l’ivresse. Mais Hoyt sait bien que Winters « ne buvait jamais d’alcool ». Les analyses sur le cadavre confirment que le mort était sobre. Il s’agit bel et bien d’une mise en scène.
Avec la complicité de l’un de ses collègues, Hoydt cherche à en savoir plus et trouve que des meurtres similaires ont été perpétrés dans les semaines qui précèdent. Ils concernaient tous d’anciens alcooliques. Il découvre aussi qu’avant de mourir Hank Winters avait consulté le site d’un organisateur de randonnées. Le voilà donc parti sur les traces du tueur dans le parc de Yellowstone. Le paysage est somptueux, mais notre policier n’a guère le temps d’en profiter. Les loups et les grizzlis sont eux aussi au rendez-vous. Et son propre fils se trouve par hasard dans l’expédition à laquelle s’est joint l’assassin. Hoydt – qui a perdu ses cigarettes et doit ainsi supporter un deuxième et terrible sevrage – sera-t-il assez rapide pour le rattraper?
« Piégés dans le Yellowstone ». De C.J. Box. Seuil, 442 p.